Un titre évocateur qui laissait présager un contenu intéressant.
Mais qui laisse finalement assez sceptique. Je m’attendais en
effet à pouvoir disposer, après lecture, si ce n’est de réponses, à tout le
moins de clés permettant, toute proportion gardée, de se révéler à soi-même.
De s’affirmer socialement, professionnellement, humainement même. Loin s’en
faut, il n’en a globalement point été.
De fait, l’ouvrage est, curieusement d’ailleurs, eu égard à
la qualité global des écrits que l’auteur a pu produire jusque là, assez mal
construit, assez mal écrit même.
En effet, passée la description apocalyptique de notre
société et de son avenir (abordée comme un recueil de problématiques plus ou
moins contemporaines), si plus de personnes ne « deviennent pas elle
même » (un scénario catastrophe digne d’un vrai téléfilm allemand…),
s’ensuit un inventaire à la Prévert qui casse intrinsèquement la (très
relative) dynamique du livre et qui nous vante et expose les réussites de
certains.
S’enchaînent en effet d’ultra-synthétiques biographies de personnes
étant « devenues elles-mêmes », s’étant affirmées dans leur
environnement, ayant « réussies » à exprimer leur "moi intérieur" dans
leur vie. Bien trop nombreux, ces résumés, pour la plupart assez connus et
illustrant pourtant bien le « devenir soi » Attalien, n’apportent
aucune réelle plus-value à l’ouvrage, elles en casse le rythme, nous entraînent
dans une forme de lassitude. Le sentiment laissé ? Un auteur qui
souhaitait gonfler le volume de son ouvrage… On se prend d’ailleurs à espérer
vite finir le livre. Mauvais signe en somme...
Une dernière partie laissant (faussement) espérer une amélioration.
La dernière partie du livre, plus raccord avec le titre,
nous donne un semblant de faisceau d’indice pour « Devenir
nous-même » et ne rattrape pas les longueurs des chapitres précédents. Malgré
quelques ponctuelles fulgurances, notamment lorsque l’auteur évoque la religion
et le thème plus spécifique de la « prédestination », un sujet
porteur actuellement, on ne dispose
clairement pas de la matière qui nous motive à poursuivre la lecture. On en
ressort pas vraiment plus grandit, pas vraiment plus armé, mais, certes, un peu
plus alerte quant aux réalités de notre société (ne fussent-elle pas déjà
connues).
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