lundi 5 septembre 2016

Devenir Soi - Jacques ATTALI


Un titre évocateur qui laissait présager un contenu intéressant.

Mais qui laisse finalement assez sceptique. Je m’attendais en effet à pouvoir disposer, après lecture, si ce n’est de réponses, à tout le moins de clés permettant, toute proportion gardée, de se révéler à soi-même. De s’affirmer socialement, professionnellement, humainement même. Loin s’en faut, il n’en a globalement point été.

De fait, l’ouvrage est, curieusement d’ailleurs, eu égard à la qualité global des écrits que l’auteur a pu produire jusque là, assez mal construit, assez mal écrit même.

En effet, passée la description apocalyptique de notre société et de son avenir (abordée comme un recueil de problématiques plus ou moins contemporaines), si plus de personnes ne « deviennent pas elle même » (un scénario catastrophe digne d’un vrai téléfilm allemand…), s’ensuit un inventaire à la Prévert qui casse intrinsèquement la (très relative) dynamique du livre et qui nous vante et expose les réussites de certains. 

S’enchaînent en effet d’ultra-synthétiques biographies de personnes étant « devenues elles-mêmes », s’étant affirmées dans leur environnement, ayant « réussies » à exprimer leur "moi intérieur" dans leur vie. Bien trop nombreux, ces résumés, pour la plupart assez connus et illustrant pourtant bien le « devenir soi » Attalien, n’apportent aucune réelle plus-value à l’ouvrage, elles en casse le rythme, nous entraînent dans une forme de lassitude. Le sentiment laissé ? Un auteur qui souhaitait gonfler le volume de son ouvrage… On se prend d’ailleurs à espérer vite finir le livre. Mauvais signe en somme...

Une dernière partie laissant (faussement) espérer une amélioration.

La dernière partie du livre, plus raccord avec le titre, nous donne un semblant de faisceau d’indice pour « Devenir nous-même » et ne rattrape pas les longueurs des chapitres précédents. Malgré quelques ponctuelles fulgurances, notamment lorsque l’auteur évoque la religion et le thème plus spécifique de la « prédestination », un sujet porteur actuellement,  on ne dispose clairement pas de la matière qui nous motive à poursuivre la lecture. On en ressort pas vraiment plus grandit, pas vraiment plus armé, mais, certes, un peu plus alerte quant aux réalités de notre société (ne fussent-elle pas déjà connues).

A lire ou non ?

En bref, loin d’être un chef d’œuvre, loin d’être un « Attali » (qui nous a habitué à bien mieux), on appréciera tout de même la plume de l’auteur, un peu gâchée toutefois par son inventaire à la Prévert. Un moment de lecture sans saveur. On lit, certes, mais sans réel entrain ni même fondamentale envie. Lecteurs intéressés par la thématique, passés votre chemin et tournez vous vers d’autres horizons si vous en avez la possibilité. Il existe, à mon sens, bien mieux en la matière (Organize your mind, organize your Life, par exemple !).

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