lundi 5 septembre 2016

Vouloir toucher les étoiles - Mike HORN


Premier récit de voyage que je lis : une expérience de lecture vraiment sympa.

J'étais déjà familié de l'aventurier Mike Horn, que j'ai pu découvrir au détour de l'émission "The Island" sur M6.

Grand féru de télé-réalité de type "survival", l'homme et son expérience m'ont séduit. Aussi, quand est venu le temps des vacances, l'envi de découvrir un nouveau style littéraire (les récits de voyage donc) a vite fait son bout de chemin. Le besoin de s'évader un peu plus encore du quotidien de découvrir le dépassement au travers d'expériences extrêmes, intenses,... Bref, l'occasion de découvrir un style littéraire en même temps que l'histoire d'un homme qui m'intrigue.

Et quelle histoire!? 

Pas de suspens : j'ai tout simplement adoré!

Un récit bien écrit, bien décrit. 


J'ai apprécié la plume de l'homme autant que son histoire.

Peu familié en matière d'alpinisme (puisqu'il s'agit, dans cet ouvrage, essentiellement de cela) je n'ai pas été "largué". Bien au contraire! Effectivement, quand bien même on ne maîtrise que techniquement peu le sujet, l'ouvrage est accessible sans pour autant tomber dans la vulgarisation. L'auteur dit les choses comme elles sont, sans phare, sans détour. C'est d'ailleurs ce qui m'a quelque peu dérouté au départ.

Je m'explique : dans l'idée, je me représentais les alpinistes comme des gens peu expressifs, intériorisant beaucoup, dans l'action plus que dans la démonstration et l'émotion. Que nenni! Mike Horn s'expose. On ne s'en trouve que plus proche de son expérience.

Un récit brut tout en humilité.


Il nous raconte l'ascension de différents 8000 (noms pour les sommets de plus de 8000m donnés dans le milieu) entrepris sans assistance ni oxygène, avec leurs hauts (les émotions ressenties, les aventures humaines, les rencontres, les exploits,...) et leur bas (la météo, les échecs, les tragédies,...) le tout avec beaucoup d'humilité. C'est ce qui m'a plu : l'humilité. L'écriture d'un tel livre pourrait en effet rapidement virer à une certaine forme  d'autocongratulation, à l'étalage de la résistance physique, mentale et psychique de l'homme, à son caractère exceptionnel. Pas du tout ! Mike Horn est d'une réelle humilité. Il confesse d'ailleurs à plusieurs reprises que c'est in fine, qu'importe la préparation, la détermination, les efforts entrepris, la montagne qui décide! Quand, comment, dans quel état, c'est elle qui dicte tout! L'homme n'a qu'à s'en accommoder, s'adapter et attendre son moment! J'ai vraiment apprécié cet humilité et la narration des ascensions (et des descentes, passage tout aussi dangereux où l'alpiniste n'est pas moins vulnérable). La préparation des expéditions, l'attente, les explications plus techniques (concernant les phases d'acclimatation notamment, essentielles pour les ascensions sans assistance), les émotions ressenties, délivrées, la mise à nu de l'homme dans ces situations extrêmes. 

Mais plus que sur Mike Horn l'alpiniste, on en apprend également sur Mike Horn l'homme, le père, le frère, le fils, le mari. Il évoque des passages marquants de sa vie, la relation avec son père, ses filles, sa femme, malheureusement depuis décédée. C'est touchant sans virer dans le sentimentale.

A lire ou non ?


C'est, en bref, un hymne au dépassement de soi, des limites que l'on s'impose malgré nous. On apprend à "regarder au-delà du mur". 

Un très agréable moment de lecture! Vraiment! Je vais d'ailleurs continuer sur ma lancée dans ce style littéraire puisque le prochain livre de la liste reste dans le même registre : Au delà de l'horizon de Richard Parks.

5 étoiles sur 5

 M. HORN, Vouloir toucher les étoiles, Xo Editions, 2015, 260 p.

Devenir Soi - Jacques ATTALI


Un titre évocateur qui laissait présager un contenu intéressant.

Mais qui laisse finalement assez sceptique. Je m’attendais en effet à pouvoir disposer, après lecture, si ce n’est de réponses, à tout le moins de clés permettant, toute proportion gardée, de se révéler à soi-même. De s’affirmer socialement, professionnellement, humainement même. Loin s’en faut, il n’en a globalement point été.

De fait, l’ouvrage est, curieusement d’ailleurs, eu égard à la qualité global des écrits que l’auteur a pu produire jusque là, assez mal construit, assez mal écrit même.

En effet, passée la description apocalyptique de notre société et de son avenir (abordée comme un recueil de problématiques plus ou moins contemporaines), si plus de personnes ne « deviennent pas elle même » (un scénario catastrophe digne d’un vrai téléfilm allemand…), s’ensuit un inventaire à la Prévert qui casse intrinsèquement la (très relative) dynamique du livre et qui nous vante et expose les réussites de certains. 

S’enchaînent en effet d’ultra-synthétiques biographies de personnes étant « devenues elles-mêmes », s’étant affirmées dans leur environnement, ayant « réussies » à exprimer leur "moi intérieur" dans leur vie. Bien trop nombreux, ces résumés, pour la plupart assez connus et illustrant pourtant bien le « devenir soi » Attalien, n’apportent aucune réelle plus-value à l’ouvrage, elles en casse le rythme, nous entraînent dans une forme de lassitude. Le sentiment laissé ? Un auteur qui souhaitait gonfler le volume de son ouvrage… On se prend d’ailleurs à espérer vite finir le livre. Mauvais signe en somme...

Une dernière partie laissant (faussement) espérer une amélioration.

La dernière partie du livre, plus raccord avec le titre, nous donne un semblant de faisceau d’indice pour « Devenir nous-même » et ne rattrape pas les longueurs des chapitres précédents. Malgré quelques ponctuelles fulgurances, notamment lorsque l’auteur évoque la religion et le thème plus spécifique de la « prédestination », un sujet porteur actuellement,  on ne dispose clairement pas de la matière qui nous motive à poursuivre la lecture. On en ressort pas vraiment plus grandit, pas vraiment plus armé, mais, certes, un peu plus alerte quant aux réalités de notre société (ne fussent-elle pas déjà connues).

A lire ou non ?

En bref, loin d’être un chef d’œuvre, loin d’être un « Attali » (qui nous a habitué à bien mieux), on appréciera tout de même la plume de l’auteur, un peu gâchée toutefois par son inventaire à la Prévert. Un moment de lecture sans saveur. On lit, certes, mais sans réel entrain ni même fondamentale envie. Lecteurs intéressés par la thématique, passés votre chemin et tournez vous vers d’autres horizons si vous en avez la possibilité. Il existe, à mon sens, bien mieux en la matière (Organize your mind, organize your Life, par exemple !).

Final Fantasy X-2.5 - Le Prix de l'Eternité - Kazushige NOJIMA

K. NOJIMA, Final Fantasy X-2.5 - Le Prix de l'Eternité, Lumen, 2014, 273 p.

Un bien bel ouvrage que cet ouvrage.

Avant de commencer à jeter mes sentiments et ressentis sur le fond, parlons de la forme. Deux choses ont en effet motivé mon achat : la licence tout d'abord. En grand fan de Final Fantasy, je ne pouvais tout d'abord rester de marbre devant ce complément à l'histoire sortie sous format vidéoludique il y a quelques années. En effet, l'univers, lors de mes heures de jeux, m'a littéralement happé. Idyllique dans ses décors, le monde de Spira n'en reste pas moins le lieu de bien des traccas et c'est ce qui fait la profondeur de son scénario.

Le deuxième élément ayant su me décider à acheter cette ouvrage est son packaging. Qu'on se le dise, l'objet livre est de toute beauté. Tout en sobriété, avec ses couleurs sombres, les deux personnages (Yuna & Tidus) apparaissent  sur les deux couvertures (la première et la dernière). La qualité des matériaux utilisés est vraiment agréable et on apprécie le marque page de type fil mis à disposition. En bref : rien à dire concernant l'objet en lui même!

Une construction confuse.


Concernant le contenu du livre maintenant, plus de choses à dire et pas forcément que des bonnes. 

L'histoire, pour ne pas trop en dévoiler, met en scène les retrouvailles de Yuna et Tidus après l'issue du jeu (je reste bref afin de ne pas vous gâcher l´intérêt (le seul...?) du livre).

Alternant entre les époques et les personnages, on se trouve, à certains moments, désarçonné par le cours des évènements, par la profusion de sentiments, d'incompréhension même parfois.

Le plus destabilisant, c'est le fait de ne pas reconnaître nos héros. Un Spira bien plus sombre que celui auquel l'on a été habitué. Des personnages torturés par leurs émotions, qui se questionnent sur leur amour. En bref, ce qui devait s'annoncer comme de grandes retrouvailles se trouve être de tristes retrouvailles. On se prend presque même à regretter d'avoir lu le livre tellement les émotions qui y sont développées concernant notre couple de héros sont "humaines".

Et c'est bien là que le bât blesse mais que l'ouvrage est intéressant. Nos héros éprouvent des sentiments humains après de tristes circonstances. L'auteur casse l'image de couple "prédestiné", de couple "miraculé". Les retrouvailles sont torturées, les personnages ont grandi, muri, et sont humains. Leurs questionnement sont ceux que pourraient avoir des gens dans le monde qui est le notre après une telle séparation. On arrête de rêver pour vivre. Ce sentiment est désarçonnant car on s'identifie davantage aux personnages, mais cela, presque à regret...

La plume n'est, elle non plus, pas des plus agréables. Les allers retours successifs entre les différentes époques gâchent quelque peu le plaisir de lecture. À mon sens en tous cas. Et certains passages sont à la limite de l'inintéressant.

A lire ou non ?

En conclusion, si j'ai pu apprécier de me replonger dans cet univers (qui m'avait vraiment transporté à l'époque des jeux), je n'ai pas passé un super moment de lecture. J'ai même du, pour être totalement franc, me faire violence pour le terminer. Aussi je ne saurais conseiller ce livre qu'aux seuls fans de la saga. Cela prolonge certes l'expérience mais l'on a clairement pas ici affaire à un chef d'oeuvre. Pour les moins avertis, passez votre chemin.